Une monographie en préparation

Jacques Gunaud est dans son jardin à Montauban. Clope au bec, il jette un regard lointain et laisse gambader ses pensées. Il imagine un nouveau spectacle de marionnettes ou jette les traits de sa prochaine peinture. Jacques Gunaud est un rêveur, un artiste qui retient son enfance doublée d'un regard d'homme mature.
Déjà sous l'occupation allemande, il sillonne le département à vélo avec son castelet et ses marottes pour grimer en pantin grotesque les protagonistes fascistes et nazis qui ruinent le pays et affament les pauvres gens. Son art est en résistance. Il le restera. 

À la libération, il partage les orientations développées par l'Éducation Populaire. Son castelet se déploie auprès des scolaires. 

Il saisit la puissance de transfert qu'opèrent les marionnettes sur  les personnes handicapées et les malades mentaux comme une forme de langage commun qui libère et apaise. Son expérience fera l'objet d'interventions universitaires au Mirail de Toulouse.

Ses marottes tantôt grimaçantes ou naïves sont les représentations de nous-mêmes et se déclinent dans sa peinture.

Jacques Gunaud s'amuse à peindre nos instants poétiques comme nos scènes grotesques. Mais il garde une tendresse comme une indulgence pour les gens humbles, les faibles, les pauvres.

Puis il semble se lasser de la figure humaine et de la société qui disparaissent de sa peinture. Il se tourne vers la nature, se réfugie dans le silence et la solitude du paysage. 

Jacques Gunaud fuit définitivement en 2014.